Economie et gestion

Lettre aux professeurs et aux personnels de l’Education nationale

Mesdames et Messieurs les professeurs,

Mesdames et Messieurs les personnels de l’éducation nationale,

En cette fin d’année scolaire, je tenais à vous adresser ces quelques mots pour vous remercier du travail que vous accomplissez quotidiennement auprès de vos élèves et pour partager avec vous l’esprit dans lequel j’aborde ma fonction de ministre de l’Éducation nationale au seuil de ce nouveau quinquennat.

Vous m’avez probablement déjà entendu et lu mais, aujourd’hui comme demain, je souhaite aussi pouvoir m’adresser à vous directement.

Ma première volonté est de vous exprimer mon respect et ma considération. Vous exercez la mission la plus noble qui soit, celle qui consiste à élever chaque enfant au meilleur de lui-même, par-delà et à travers toutes les différences et même toutes les difficultés.

Notre ministère est d’abord et avant tout celui de l’idéal. Nous avons tous choisi nos missions parce que nous croyons aux vertus de l’éducation pour que chaque personne se réalise.

La mesure de rentrée la plus emblématique est significative de cet idéal. En fixant clairement une priorité pour l’école primaire, le Président de la République a souhaité que nous agissions à la racine des défis que notre système éducatif doit relever.

Nous voulons que tous les enfants sachent parfaitement lire, écrire, compter et respecter autrui grâce à ce qu’ils apprennent au cours des premières années de leur vie.

C’est la base de la culture générale, du sens critique et de l’esprit civique que l’école doit développer. C’est ce que la République doit à tous ses enfants ; c’est une exigence d’équité.

La division par deux des classes de CP en REP+ à la prochaine rentrée puis, à la rentrée suivante, de toutes les classes de CP et de CE1 de REP et REP+, est la pointe avancée d’une politique ambitieuse, volontariste, afin de donner à tous les enfants ce dont ils ont besoin, particulièrement quand ils affrontent déjà de nombreuses difficultés hors de l’école.

Notre ministère est ensuite le ministère de l’humain. Tout dépend des personnes que nous sommes. Si nous cultivons la confiance, l’esprit d’équipe, si nous savons associer tous les acteurs de l’éducation, à commencer par les familles, alors nous obtiendrons ipso facto des effets bénéfiques pour les élèves.

Notre engagement, notre ouverture, notre bonne volonté, notre exigence bienveillante, ont valeur d’exemple pour les enfants et adolescents dont nous avons la responsabilité. Amener chaque élève au meilleur de lui-même, tel est le sens que nous donnons à l’excellence.

Notre ministère doit être aussi le ministère du savoir, de la science entendue au sens le plus large. L’idée de progrès est entrée en crise depuis plusieurs décennies sous l’effet d’inquiétudes et de menaces qui caractérisent notre monde. Et la question qui est posée à notre génération est bien : comment ce monde de plus en plus technologique peut-il être aussi plus humain ?

Les phénomènes les plus variés d’intolérance, de violence, de discrimination, de harcèlement, de transformation de la vérité semblent mettre en cause l’idée même de raison que notre pays porte pourtant avec fierté et qui va avec sa devise : « Liberté, Égalité, Fraternité. »

La meilleure réponse viendra de l’éducation. L’Éducation nationale ne doit pas être sur la défensive mais à l’offensive devant toutes sortes de vicissitudes. Ce sera le sens de nombreuses évolutions pour vous soutenir dans votre travail quotidien.

La mesure « devoirs faits », dès la rentrée prochaine, doit être ainsi significative de notre volonté de valoriser l’effort et le sens de l’autonomie des élèves tout en luttant contre les inégalités liées aux circonstances familiales.

Cette évolution, comme bien d’autres, obéit à une inspiration : la liberté nous mènera à plus d’égalité. C’est en vous donnant du pouvoir d’initiative, de la capacité d’agir, de définir un projet éducatif collectif à l’échelle de chaque école, de chaque établissement que l’on répondra à tous les défis qui se présentent. C’est le sens de l’inflexion que nous avons voulu donner à la réforme du collège.

L’institution est là pour vous soutenir dans cet esprit constructif que nous devons mettre au service de nos élèves, au service de notre pays.

C’est pourquoi, je souhaite progresser avec vous vers ce qui sera le concept clé de l’éducation au cours des cinq années à venir : celui d’ « école de la confiance ». J’inscrirai cette action dans un temps long qui est celui de l’éducation.

Nous y parviendrons par une confiance réciproque de l’institution et de ses personnels et par une confiance de tous les acteurs les uns vis-à-vis des autres.

Nous obtiendrons in fine une plus grande confiance des élèves en eux-mêmes, une capacité à se projeter dans le futur.

Je vous proposerai toujours d’agir dans ce sens par la responsabilisation de chacun.

En attendant de traduire cela ensemble dans les faits, je vous adresse, une nouvelle fois, tous mes remerciements pour le travail que vous accomplissez et vous souhaite d’excellentes vacances.

Avec toute ma confiance,

Jean-Michel BLANQUER
Ministre de l’Education nationale

Mise à jour : 1er septembre 2017