"La Mondialisation n’est pas coupable : Vertus et limites du libre-échange", Paul Krugman
On attribue souvent à la mondialisation des échanges une bonne partie des maux économiques et sociaux qui frappent nos sociétés. La concurrence entre pays développés est perçue comme une lutte sans merci où les moins dynamiques risquent d’être définitivement éliminés de la course. La désindustrialisation du Nord est attribuée à la concurrence irrésistible du Sud. Au nom de la " compétitivité " de l’économie nationale, on prône les recettes économiques les plus contradictoires, du protectionnisme à la dérégulation totale. Le livre de Paul R. Krugman - qui a trouvé un large public en France après sa première publication en 1998 - balaye de façon extrêmement convaincante ces clichés trop répandus, à droite comme à gauche. L’économie mondiale est un système complexe de relations à effets rétroactifs, pas un enchaînement de causes mécaniques à sens unique. Convaincu qu’on peut simplement parler d’économie sans trahir cette complexité, Paul Krugman s’est donné comme défi d’accomplir pour les arcanes du libre échange ce que Stephen Jay Gould a réalisé pour les mystères de l’évolution. La limpidité de ses essais et le succès qu’ils ont obtenu aux États-Unis, témoignent de la réussite de son ambition.